RÉPONSE :
La réponse courte est : oui. Aucune étape scientifique n’a été sautée, mais les investissements financiers additionnels, l’attention soutenue et la collaboration internationale ont aidé à surmonter plus rapidement grand nombre d’obstacles administratifs.
Voici la réponse plus longue :
Mise au point
Normalement, plusieurs années peuvent s’écouler pendant le processus de demande d’une nouvelle intervention, de compilation de recherches fondamentales, de recherche de financement, de recrutement de personnes pour les essais cliniques, d’obtention des approbations et de traitement de toute l’administration accompagnant les travaux.
Dans le cas de la COVID-19, toutes les étapes essentielles, comme la science sous-jacente et les essais cliniques dans le cadre desquels les vaccins ont été testés sur des animaux et sur des personnes consentantes, ont eu lieu sans retard.
Mais, voici quelques-unes des raisons expliquant cette rapidité inhabituelle. Les vaccins contre la COVID19 ne partaient pas de zéro. Ce coronavirus-ci est nouveau, mais ce n’est pas le premier auquel nous avons fait affaire. Il existe des centaines de coronavirus; nous les avons étudiés et y avons répondu par le passé. Il a seulement fallu environ deux semaines pour cartographier le génome de la COVID-19, et cela nous a dit le type de vaccin qui devrait être mis au point pour éliminer le virus.
La portée de la collaboration et des partenariats internationaux était sans précédent; et il y avait et il y a toujours de nombreux vaccins en train d’être développés simultanément, sous la direction de différentes sociétés, dans différents pays, utilisant différents types de vaccins.
Normalement, cette situation ne serait pas possible en raison des risques financiers qu’elle comporte. Dans le cas de la COVID-19, les gouvernements ont pris ce risque financier et ont dit aux sociétés qu’elles seraient rémunérées pour leur travail même si leur vaccin s’avérait inefficace et devait être jeté à la poubelle. Cet engagement a permis à un plus grand nombre de sociétés de travailler beaucoup plus rapidement et d’essayer de nouvelles idées. La fondation était déjà jetée pour certaines de ces idées. Les vaccins à vecteur viral, comme l’AstraZeneca, sont utilisés depuis des décennies au Canada et partout dans le monde.
Les vaccins à ARNm comme ceux de Pfizer et de Moderna sont une technologie plus récente, mais cela ne signifie pas qu’ils n’ont jamais été testés ou étudiés. Des essais cliniques chez les humains de vaccins utilisant la même technologie à ARNm se déroulent depuis 2011. En effet, Moderna avait déjà mis au point un vaccin à ARNm contre la grippe avant que la pandémie ne commence. Ce vaccin a dû être modifié, mais nous avions déjà l’enveloppe pour le fournir.
Même les essais cliniques ont été plus rapides parce qu’il était très facile de recruter des participants et parce que le virus s’était tellement propagé dans la collectivité; on a découvert rapidement que le vaccin pouvait combattre le virus en circulation.
La science n’a pas été faite à la hâte, mais tout l’aspect administratif entourant la science a été accéléré. Cela s’est produit parce que le monde entier avait le même objectif en tête : avoir un vaccin contre la COVID-19 sécuritaire qui nous aidera à mettre fin à la pandémie.
Homologation de Santé Canada
Les processus d’homologation se sont aussi déroulés plus rapidement qu’à la normale. Comme il le fait pour tous les vaccins, Santé Canada s’assure de l’innocuité et de l’efficacité de tous les vaccins contre la COVID-19 qui seront administrés partout au pays. Le Canada est reconnu dans le monde entier pour les normes élevées qu’il applique à l’examen des médicaments et des vaccins, à leur homologation ainsi qu’à ses systèmes de surveillance de ces produits médicaux.
Les vaccins ont suivi le même processus que tout autre vaccin. Tous les médicaments sur ordonnance et les vaccins doivent être soumis à trois phases d’essai avant leur homologation.
La phase 1 utilise un petit nombre de participants pour examiner l’innocuité. Ces essais testent différentes doses du produit pour voir les effets secondaires et leur incidence sur les participants.
Les essais de la phase 2 sont un peu plus vastes et comprennent généralement une plus grande variété de participants. Ils servent à examiner la réponse immunitaire au vaccin pour veiller à ce qu’il fonctionne comme il le devrait.
Finalement, les essais de la phase 3 sont plus vastes, comptant des milliers de participants. Ces essais commencent à examiner la mesure dans laquelle le vaccin permet de prévenir une infection.
Ces trois phases ont été réalisées et achevées en bonne et due forme. Encore une fois, le seul changement par rapport à la normale était le rythme.
Normalement, Santé Canada exige que les sociétés présentent toutes leurs données des phases 1, 2 et 3 simultanément pour évaluation. Mais, dans ce cas-ci, Santé Canada a examiné les essais au fur et à mesure qu’ils se sont terminés.
Les sociétés n’ont pas eu à attendre leur tour pour faire évaluer leurs demandes, Santé Canada les a traitées en temps réel. Cette façon de procéder signifie qu’il a fallu moins de temps à la fin de la phase 3 pour obtenir l’approbation, puisque les phases 1 et 2 avaient déjà été revues.
Le fondement scientifique des vaccins est solide. Les vaccins sont sécuritaires, efficaces et fabriqués à partir d’une technologie que nous connaissons et comprenons.